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L’ASTRONOMIE.

Au pied même des tours qu’un ciel ardent éclaire,
Le pâtre cherche en vain une ombre tutélaire :
La flamme est sur sa tête, et dans ses cavités
Syène voit du jour descendre les clartés(13).
Le sage a parcouru cette Égypte féconde
Que divisent les eaux du fleuve qui l’inonde ;
Il arrête ses pas au temple de Memphis,
Et sa voix de l’Aurore interroge le fils :
« Ô Memnon, par ce jour que ramène ta mère,
Aux vœux d’un étranger ouvre ton sanctuaire. »
Il dit : la porte d’or a roulé sur ses gonds,
La réponse du dieu sort des antres profonds :
« La vérité réside en ce temple paisible,
Elle est mystérieuse et non inaccessible ;
Mais aux yeux des mortels son voile n’est levé
Que pour une âme pure, un courage éprouvé ;
Trop souvent elle a lui pour un cœur infidèle :
Toi qui l’oses chercher, montre-toi digne d’elle ;
Descends sous cette voûte, et viens, qui que tu sois,
Recevoir la lumière une seconde fois. »