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L’ASTRONOMIE

« Il engendra Brama ; Brama créa les ondes,
« Et c’est du sein des eaux que sont nés tous les mondes.
« À leur centre commun notre globe arrêté
« Est par quatre éléphants dans le vide porté.
« Le soleil loin de nous roule sous les étoiles
« Qui de la nuit profonde embellissent les voiles ;
« Et, d’une ombre soudaine enveloppant les cieux,
« Un dragon quelquefois le dévore à nos yeux.
« Sa sœur, encor plus loin, poursuivant sa carrière,
« Arrondit par degrés et cache sa lumière.
« Que de fois, dans le cours des siècles écoulés,
« Les sages de Brama, sur nos tours assemblés,
« L’œil toujours attaché sur la céleste voûte,
« Ont vu l’astre du jour s’éteindre dans sa route !
« Leur prophétique voix peut aux âges lointains
« Prédire de ces corps les mouvements certains.
« C’est peu, dans ce grand livre, où la flamme étincelle,
« Ils lisent l’avenir à leurs ordres fidèle :
« Brama leur révéla tous les secrets du sort ;
« Ils commandent aux rois, à la terre, à la mort :