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CHANT TROISIÈME.

Thalès paraît ; il dit qu’à leur rage guerrière
Le soleil indigné refuse sa lumière,
Qu’il va voiler son front, si les crimes de Mars
Insultent plus long-temps et souillent ses regards.
Vains discours ! la fureur est sourde à la menace :
Mais quoi ! l’astre pâlit, et son disque s’efface.(6)
Ô terreur ! ces guerriers, l’un sur l’autre acharnés,
Des ombres de la nuit soudain environnés,
Ne reconnaissent plus leurs enseignes flottantes,
Frappent leurs compagnons égarés sous leurs tentes,
Et de la guerre enfin maudissant les forfaits,
Ne demandent au ciel que le jour et la paix.
Ils ont jeté le fer ; et bientôt à leur vue
Le soleil reparaît, la paix leur est rendue.
Sarde, Éphèse, Théos, Mèdes et Lydiens
Accueillent à grands cris l’auteur de tous ces biens.
Quel dieu l’a revêtu de ce pouvoir suprême ?
Il parle, et du soleil tombe le diadème.
Ma voix, leur répond-il, n’a pas un tel pouvoir :
C’est la voix d’un mortel. Quand vous avez cru voir