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L’ASTRONOMIE

Mais, le premier, qu’il dise à la savante Éphèse :
Le soleil est plus grand que le Péloponèse ;
Aux erreurs de leurs sens intéressant les cieux,
Nul n’osera le croire et démentir ses yeux.
Si je demande aux Grecs d’où jaillit la lumière ?
Ce soleil quel est-il ? l’un répond : une pierre,
Un immense rubis brillant sur nos climats ;
Pour d’autres, le soleil n’existe même pas(2) ;
Des parcelles de feu s’élevant de la terre
Forment un météore au séjour du tonnerre.
Le disque étincelant s’arrondit tous les jours
Pour verser la lumière, et suivre un même cours ;
Et le soir, tous ces feux dispersés dans l’espace,
À la voûte d’azur vont prendre une autre place.
De l’univers la terre est le centre et l’autel :
Les sept astres errants dans les plaines du ciel
De la lyre sacrée entendent la cadence,
Et règlent sur ses tons leur marche et leur distance. (3)
      C’est par de tels discours qu’à l’Olympe autrefois
L’esprit léger des Grecs croyait donner des lois.