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Couvert de noirs frimas et de voiles funèbres,
Roulerait engourdi dans l’horreur des ténèbres.
Déjà de la chaleur le partage inégal,
De l’un et l’autre pôle aux bords du Sénégal,
Ne laisse entre la glace et la brûlante arène
Qu’une zone habitable à la nature humaine,
Et le roi de ce monde, à l’empire appelé,
Des trois parts de la terre est lui-même exilé.
Et ce serait pour lui que si loin de sa vue
Roulerait de soleils une foule inconnue !
L’atome se croirait, dans son illusion,
Le chef-d’œuvre et la fin de la création !
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Après cette lecture, l’illustre auteur de l’Exposition du Système du monde vint des premiers féliciter M. Daru sur le succès qu’il avait obtenu. « Un homme, lui dit-il, qui fait si bien les vers didactiques, devrait nous donner un poème sur l’astronomie. Dans ce siècle, où tous les esprits tendent vers l’étude des choses positives, la littérature semble appelée à parcourir une carrière nouvelle. Son rôle est de populariser les sciences, de les présenter dépouillées des formes qui les rendent inaccessibles à un si grand nombre