Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
PAR LES FEMMES.

mais capable de te ressaisir aussitôt. Non, crois-moi, mon cher Jacquot, et que cette aventure te serve de leçon. Tu n’es pas fait, grâce à Dieu — il en existe un, quoique dise Crapulet — pour être un coureur d’alcôves. Tu as goûté du fruit défendu et son amertume t’a fait faire la grimace. Encore une fois, j’en suis heureux, pour toi, parce que tu es un brave garçon, pour moi, parce que je te porte grand intérêt et que je t’aime, Jacques, sincèrement, profondément.

Victor prononça ces dernières paroles avec émotion.

Il reprit :

— Et je profite de l’occasion qui se présente à moi pour te demander une grâce : à l’avenir sois avec moi plus ouvert que tu ne l’as été jusqu’à présent. À défaut d’expérience, l’amitié que j’ai pour toi, te sera peut-être parfois de quelque utilité. Et puis — c’est une autre grâce que je te demande — évite ce monsieur Crapulet : sa compagnie est dangereuse, ses conseils pernicieux. Je ne sais au juste ce qu’il vaut, mais j’estime que ses théories ne valent rien. Ses allées et venues mystérieuses, ses occupations que personne ne connaît, tout, jusqu’à ce sourire énigmatique et mo-