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battait les mollets, et sa joie était de poursuivre les perdrix démontées qui couraient, se glissaient le long des sillons et qui, prises, se débattaient dans les mains. Et bien qu’il ne regrettât pas ce temps passé, puisque maintenant le bonheur lui souriait, il ne pouvait se le rappeler sans une certaine émotion.

Quand il rentrait le soir, crotté, harassé, la gibecière bien ventrue, qu’il trouvait sur la table la soupe fumante et qu’il apercevait sa vieille mère, les bras ouverts, alors, à la tiédeur de cette atmosphère familiale, son cœur débordait de joie, et il la laissait couler en liberté.

Ainsi passèrent les trois mois de vacances que donne aux étudiants la Faculté de Droit. Ils passèrent sans que ni Jacques ni les vieux s’en aperçussent.

Un soir d’octobre, il fallut se séparer. Mais le père et la mère Dubanton étaient moins tristes que le jour du premier départ de Jacques pour Paris : c’est que les appréhensions qui les tourmentaient alors s’étaient évanouies. Cette fois, quand la voiture tourna la barrière de la cour et s’engagea sur la route, Jacques qui conduisait se retourna, fit claquer