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toyable ne fit qu’accroître encore le prestige de Jacques.

Comme on le voit, le petit Dubanton était l’objet de l’admiration générale. Quelques vieux disaient bien dans leur barbe qu’il était « trop avancé, » qu’il en savait trop long, qu’il pourrait bien aller trop loin, que le fils d’un paysan n’est point fait pour apprendre le latin, bref que cela pourrait finir mal, mais leurs voix discordantes se perdaient dans un concert de louanges, et on les traitait de radoteurs ; n’est-ce pas le métier des vieillards de colorer l’avenir des plus sombres couleurs, sans doute parce qu’il ne leur appartient plus.

Toutefois, il faut lui rendre cette justice : Jacques, quelque étourdi qu’il fût par son triomphe, ne perdit pas la tête au point de confondre son père et sa mère avec les gens qu’il prenait plaisir à étonner et qu’il traitait même avec un certain mépris. C’était toujours le bon fils, plein de déférence, de respect, d’attentions pour ses parents.

Il se levait de bonne heure, avec le soleil, et son premier soin était toujours de courir embrasser sa mère, comme au temps jadis. Il tirait d’une armoire un de ses vieux vête-