Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/347

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
345
PAR LES FEMMES.

misérable, comme vous vous êtes servi de toutes les femmes que je vous ai connues, pour vous élever sans cesse davantage, comme vous vous êtes servi de ma pauvre fille… que vous n’aimez pas, que vous n’avez jamais aimée ! Votre attitude cynique le dit trop aujourd’hui !

— Allons, beau-père, je vois que ce soir vous n’êtes pas en état de raisonner. Remettons à demain la suite d’une explication pénible. Au lieu de nous énerver mutuellement, nous finirons certainement par nous entendre. Quant à Jane, si vous n’y mettez pas d’obstacle, je me fais fort de la consoler et de la guérir.

— Vous croyez !… La pauvre enfant vous aime, et rien ne pourra désormais cicatriser la blessure qu’elle vient de recevoir. Elle en mourra, c’est moi, son père, qui vous le dis !… Mais que vous importe après tout, qu’elle souffre, qu’elle meure !… Vous vous en fichez pas mal ! Ha ! ce n’est pas le remords ni la pitié qui vous tuera jamais, vous !… Tromper sa femme : qu’est-ce que cela, dites-vous ? On trompe sa femme comme l’on va aux premières : c’est bien porté. Et si la malheureuse en souffre, tant pis, et si elle en meurt,