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PREMIÈRE PARTIE


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Sous les feux pourpres d’un soleil couchant d’octobre, qui s’abîmait à l’horizon, les étangs infinis, parsemés de touffes de joncs, présentaient l’aspect de larges flaques de sang. Un silence morne enveloppait ces vastes solitudes, qu’on aurait crues le domaine de la mort, si ne les eussent troublées par instant les sifflements plaintifs des courlis farouches.

À cette heure, où s’assoupissait la nature fatiguée, quatre personnes, dans une chaumière sise sur la route qui va de Romorantin à Blois, achevaient de dîner. Un vieillard occupait la place d’honneur : sa figure vénérable était encadrée de cheveux blancs, qui descendaient en boucles soyeuses sur ses