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PAR LES FEMMES.

IV

Supposez un homme qui, bien que civilisé, aurait toujours vécu loin du monde, ignorant par conséquent les préjugés, les artifices, les chinoiseries, toute cette menue monnaie dont nos poches sont pleines : je serais curieux de voir la tête que ferait cet honnête homme, si, brusquement, il tombait parmi nous. Oh ! comme il rirait de bon cœur, à moins qu’il ne pleure de pitié en parcourant l’étrange manuel que nous avons composé et qui règle et sanctionne toutes nos actions. Il verrait que pour des gens policés et délicats, tout dépend du point de vue où l’on se place, qu’il faut donc avant tout se bien placer, que la pire infâmie devient aimable pour peu qu’elle soit faite dans les formes voulues, et que par contre la moindre erreur peut prendre les proportions d’un crime.

Tel, par exemple, — je rentre dans mon sujet — ne rougit pas de se faire entretenir par une femme à laquelle il vend, c’est vrai, un