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PAR LES FEMMES.

— Elle l’ignore elle-même.

— Diable !

— Messieurs, nous allons faire une poule d’un louis, et celui qui, avant d’entrer en gare, aura donné, sur ce problème passionnant, la solution la plus raisonnable, aura gagné !

— C’est cela, entendu.

Il y eut quelques minutes de silence, pendant lesquelles tous les esprits se recueillirent.

— J’ai trouvé, s’écria tout à coup l’homme à barbe touffue. Dubanton est l’amant de la duchesse… par intérêt.

Un éclat de rire général salua ces paroles.

— Imbécile ! lui cria le prince, nous savons tous que ce n’est pas par amour et que c’est par intérêt. Mais encore faut-il nous dire la nature de cet intérêt. Est-ce pour l’argent ? Évidemment non. Dubanton à lui seul est plus riche que nous tous !

— C’est indiscutable : le mobile de cette liaison n’est donc pas l’argent.

— Alors ?

— Tas d’aveugles ! interrompit un voyageur qui jusque-là n’avait pas pris part aux débats. La situation est pourtant bien claire pour qui veut se donner la peine de réfléchir un tantinet.