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PAR LES FEMMES.

de leur cousine. Venait ensuite une jeune étudiante en médecine, d’origine slave, et orpheline, Mlle Olga Narishka, laquelle se levait tôt, travaillait tout le jour et même une partie de la nuit, à la grande colère de la maîtresse de maison dont les bougies fondaient à vue d’œil. Enfin, deux personnages dont on a déjà entendu parler, cet « excellent » M. Victor Maury, étudiant en droit, et cet « infâme » Crapulet, qui avait le visage glabre d’un acteur et des yeux de chat cachés sous de gros sourcils en broussaille. On ne lui connaissait pas de profession.

Tout ce petit monde vivait en bonne intelligence, sous la haute surveillance de Mme Adélaïde. Pendant la journée les pensionnaires vaquaient à leurs occupations respectives ; quand sonnait l’heure du repas, ils se réunissaient en silence autour de la table commune. À déjeuner, ils s’informaient mutuellement de leur état de santé et de la façon dont s’était passée la nuit, et à dîner chacun, prenant la parole à son tour, racontait ce qu’il avait vu, fait ou appris.

Comme on le voit, la maison-Adélaïde était plutôt une pension de famille qu’un hôtel : les passagers y descendaient rarement et n’y