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PAR LES FEMMES.

riches et se vend comme elles au plus offrant, et cette autre aristocratie, celle-là respectueuse de sa dignité, consciente du rôle qui lui incombe, énergique, honnête et probe.

Or, celle-ci, parce qu’elle savait son passé, lui fermait ses portes ; celle-là les lui ouvrait toutes grandes, mais ne songeait qu’à l’exploiter pour le chasser ensuite comme un valet.

Alors, il maudissait ses parents, qu’il rendait responsables de sa situation, ne la voulant pas mettre sur le compte de sa propre conduite. Pourquoi n’avaient-ils été que de braves paysans ? Que n’étaient-ils nés honnêtes bourgeois, ou grands seigneurs, ce qui leur eut permis de n’être pas honnêtes. Ah ! comme alors il aurait eu du plaisir à être leur fils.

— On ne me tiendrait pas rigueur, se disait-il, des indélicatesses qu’il m’a fallu commettre !… Tous ces gens du monde, qu’ont-ils de plus que moi ? Un père dont ils peuvent parler, pas un laboureur ! Et alors il leur est permis de faire toutes sortes de cochonneries : leur nom les met à l’abri du mépris. On ferme les yeux, on leur pardonne. Qu’y a-t-il de plus stupide que cet atavisme :