Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
283
PAR LES FEMMES.

société. Celle-ci existe pourtant, mais elle échappe facilement à l’examen d’un observateur superficiel, parce que n’étant pas tapageuse, elle n’est point remarquable. C’est d’abord cette partie de la noblesse, demeurée grande et fière dans sa chute et qui nous est aujourd’hui comme un timide reflet des temps disparus ; admirable dans un splendide isolement, elle reste debout, triste, silencieuse, trop résignée peut-être, mais superbe, représentant une race qui, sans doute, avait nos vices, mais dont nous n’avons certainement pas les glorieuses vertus. C’est ensuite la bourgeoisie honnête, active et laborieuse, qu’elle soit humble, qu’elle soit riche, sang et gloire d’un pays démocratique.

Or, les portes de cette société-là ne s’ouvrent pas au premier venu. Présentez-vous-y : on ne cherchera pas à voir si vous avez de l’or dans vos poches, mais il faudra que votre regard soit droit, que votre front soit net, que votre passé paraisse sans tache : alors, alors seulement, on vous ouvrira, non point comme à une proie que l’on compte dépouiller, mais comme à un ami.

C’est ce que Jacques ne tarda pas à comprendre. Dans l’entourage immédiat de Bar-