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PAR LES FEMMES.

— Alors, il l’aurait…

— Oui, avant. C’est pour cela qu’il l’épouse, sans cela le vieux ne la lui aurait jamais donnée !

Et de nouveau, mais cette fois plus contenus, quelques rires éclatent çà et là dans la bande des vieilles folles, tels après un feu d’artifice quelques pétards mal éteints. Elles reprennent bientôt leur conversation, mais à voix très basse, parce que deux hommes, un vieux et un jeune, viennent d’entrer dans la petite chapelle. Ils portent leur chapeau au bout de leur canne qu’ils élèvent en l’air au- dessus de la foule. Le vieux murmure à l’oreille du jeune homme :

— C’est un beau jour, pour lui.

— Oui, la fortune lui a souri : elle a fait comme toutes les femmes. Il est si joli garçon !

— Ce n’est pas à nous qu’il arrivera jamais pareille aventure !

— Hélas !

— Avouons que c’est un malin et qu’il est plus fort que nous.

— Et qu’il a eu plus de chance, aussi !

— Dire que c’est moi qui l’ai lancé !

— C’est pourtant vrai : vous devez être fier