Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
265
PAR LES FEMMES.

le lit. On appela des médecins qui la déclarèrent en danger. Barnesse était fou. Il pleurait, à genoux au pied du lit et murmurait :

— Ma fille !… Ma chère enfant !… Je t’en prie, je t’en supplie, ne sois plus malade !… Ah ! mon Dieu, mon Dieu !… Que ne ferais-je pas pour te rendre la santé !… Ta santé m’est mille fois plus chère que ma propre vie !…

Elle lui dit :

— Mon père, vous savez bien d’où vient le vilain mal qui me torture et qui me tuera si vous n’y mettez fin. J’aime, j’aime éperdument, et vous me défendez de voir celui que j’aime.

Barnesse, oubliant en cette minute, devant le lit de sa fille, tous ses griefs contre Jacques, et ne voyant en lui qu’un sauveur, répondit :

— Mon pire ennemi me deviendrait cher, s’il te sauvait la vie !

Le lendemain, Jacques reçut cette dépêche :

— Papa veut bien. Je serai votre femme.

Dubanton avait enfin gagné la partie.