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PAR LES FEMMES.

portées au grand galop de chevaux écumants qu’on claquait à tous les relais, qu’on remplaçait par d’autres, sans s’arrêter pour cela, elle répondit, ivre de joie.

— Oh ! oui !… Je veux bien !… Partons !…

Ils décidèrent de partir le soir même et prirent leurs dispositions en conséquence. Mais en rentrant chez elle, elle s’enferma à clef dans sa chambre et réfléchit : elle pensa que son brusque départ causerait une grande peine à son père. Elle songea aussi que la chaise rêvée ne serait qu’un triste fiacre, qui, cahotant, au petit trot, les porterait à la gare. Là ils prendraient le train, et puis… C’était bien banal, tout cela. Elle écrivit à Jacques qu’elle avait renoncé à ses projets.

Cette lettre trouva le jeune homme finissant de boucler sa valise. Il ne put réprimer un mouvement de mauvaise humeur. Il voulait en finir. Il lui répondit qu’elle ne l’aimait pas puisqu’elle ne voulait pas le suivre, qu’il allait partir, disparaître à tout jamais, se tuer peut-être. Le coup fut décisif et donna le résultat qu’en attendait Dubanton.

La jeune fille, en lisant cette lettre, eut un étourdissement, se trouva mal et dut prendre