Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
260
PAR LES FEMMES.

Jane l’ouvrit, et, tout étonnée, lut :

« Mon cher amour,

« Votre père nous fait bien cruellement souffrir l’un et l’autre. Il s’est promis d’entraver nos projets par tous les moyens possibles. Mais notre amour est de celles, semblables à d’ardents coursiers, que les obstacles excitent. Il est fait pour la lutte, parce qu’il est fort, et il vaincra, parce qu’il est plus fort que tout au monde. Déjà, j’ai trouvé le moyen de communiquer avec vous. Votre femme de chambre est dans le secret : confiez- lui sans crainte la missive parfumée que j’attends avec impatience. Et tous les jours, je vous écrirai, vous me répondrez, jusqu’à l’heure bénie où vous serez ma femme.

« Au revoir, ma jolie fée : donnez vos petits doigts roses que je les baise !

« J. »

Cette correspondance secrète qui s’établit entre les deux jeunes gens contribua à augmenter encore l’amour qui dévorait le cœur de la jeune fille. N’était-ce pas là véritablement des amours romanesques. Cette mise en scène, habilement ordonnée et que permet-