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PAR LES FEMMES.

— Rien, je vous le répète, parce ce je ne veux pas les vendre.

— Et pourquoi ?

— Mon Dieu, mon bon Monsieur Barnesse, la raison en est simple : vous n’êtes pas assez riche pour acheter ces papiers. Je sais ce qu’ils valent.

— Mais cependant… si je vous offrais une grosse somme ?

— Je la refuserais. Quel nom donneriez-vous à un général qui, la veille de la bataille, vendrait ses canons à l’ennemi ? Un imbécile, n’est-ce pas. Eh bien ! je ne veux pas être un imbécile, Monsieur Barnesse.

— Alors, dit le vieux rageusement, vous ne voulez pas ?

— Non.

— Cent mille francs ?

— Non.

— Deux cent mille ?

— Je vous ai déjà dit que vous n’étiez pas assez riche.

Le vieillard tremblait de colère. Un cri rauque, une sorte de rugissement de bête fauve s’échappa de sa poitrine ; il saisit le dossier et, avec un ricanement de triomphe, il le déchira.