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PAR LES FEMMES.

sa parole et la parole de Mlle Barnesse vaut mieux que celle de son père.

— Vous m’insultez.

— Encore !… Vous voyez des insultes partout, ce matin. Ah ! je vous ai connu plus raisonnable et plus accommodant.

— Ma fille retire sa parole, Monsieur.

— Faites-la venir et qu’elle le dise elle- même.

Deux poings s’abattirent sur la table avec une telle violence qu’elle faillit se briser.

— Misérable ! hurla l’usurier, vous savez à quel point vous la tenez !… Mais ce que vous ignorez, c’est que je suis prêt à tout, vous m’entendez bien, à tout, plutôt qu’à consentir à ce mariage. S’il est nécessaire, je la mettrai au couvent !

— Vous la mettrez, vous la mettrez !… Tout doux ! vous en parlez bien à votre aise. Elle est libre, je crois, et les temps sont passés où l’on mettait de force les enfants au couvent.

— Vous voulez rire !… Ne suis-je pas son père ? Je ferai pour son bien ce qu’il me plaira de faire.

— Même la tuer.

— Ah ! je le savais bien que c’était là votre