— C’est un secret, Mademoiselle.
— Un secret ? Oh ! je veux savoir.
— Non.
— Et pourquoi ne voulez-vous pas me le dire ?
— Parce que si je vous disais ce secret, ce serait sous forme d’une demande, et que si Vous ne m’accordiez pas ce que je vous demanderais, j’en mourrais de chagrin.
— Et si je vous l’accordais ?
— J’en mourrais de joie.
— Vous m’intriguez. Monsieur Dubanton, je veux savoir !
Elle dit cela, frappant du pied son étrier, comme un enfant gâté qui n’entend pas qu’on lui résiste.
— Voulez-vous donc me tuer ? dit Jacques.
Elle sourit tout à coup, comme si quelque idée charmante lui eût traversé l’esprit, et changeant de ton, d’une voix douce, presque câline, elle répondit :
— Je veux au contraire votre bonheur, et j’ai comme le pressentiment qu’il dépend de ce secret !…
Étonné, il la regarda :
— Vous avez donc deviné ?
Elle baissa les yeux et rougit.