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PAR LES FEMMES.

rait : « Si papa voyait cela, il ne serait pas content. Ce pauvre papa, il m’aime tant qu’il a toujours peur que je ne me fasse du mal. »

Il arriva que, comme Jacques se prêtait à tous ses caprices et flattait habilement sa nature à la fois sentimentale et romanesque, elle ne tarda pas à lui vouer une profonde amitié.

— Il n’y a que vous qui me compreniez, lui dit-elle un jour.

Le jeune homme ne doutait plus maintenant de la réussite de son plan.

Il attendait seulement le moment propice de brusquer l’attaque.

Cette occasion ne tarda pas à se présenter. Un matin, à cheval, voyant la jeune fille plus expansive que jamais, et comme elle venait de lui dire : Décidément, Monsieur Dubanton, c’est à croire que nous avons la même nature, tant nous nous comprenons !… il répondit :

— Est-ce d’aujourd’hui que vous vous en apercevez ? Pour ma part, il y a beau jour que je m’en suis fait la remarque, même j’ai pensé quelque chose… quelque chose que je garderai pour moi !

Elle jeta sur lui un regard interrogateur. Mais, lui, secoua la tête.