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PAR LES FEMMES.

ce jour, Jacques Dubanton vint quotidiennement voir Jane Barnesse, sous le prétexte fallacieux qu’il lui avait donné.

La jeune fille était ravie ; le jeune homme, comme on pense, l’était bien davantage. Il était enfin entré dans la place et se promettait bien de n’en sortir que vainqueur.

Souvent, il lui arrivait de se frotter les mains, en disant :

— Eh bien ! mon vieux Jacquot, tes affaires vont bien. Décidément je ne regrette pas d’être rentré à Paris. Épouser la fille d’un député ! Bigre ! Cinq ou six millions de dot pour le moins et le monde à mes pieds. Je pourrai dire alors que je n’ai pas trop mal dirigé ma barque !

Ce n’était pas seulement chez elle que Jacques Dubanton voyait Jane Barnesse. Elle montait à cheval, tous les matins, au Bois. Il la rencontrait souvent, accompagnée d’un domestique qui n’était guère gênant et qui savait se tenir à distance, dès qu’il le jugeait convenable. Alors les deux jeunes gens s’enfonçaient dans une allée déserte. Ils trottaient de conserve, causant de choses et d’autres. Elle était charmante, à cheval, droite et bien cambrée, et montait à merveille. D’ordi-