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VII

Il y a entre l’homme qui mène une existence folle et dissipée et celui qui pratique la vie calme et paisible de la famille, la différence qui existe entre un morphinomane et un être sain et vigoureux . Le premier éprouve des jouissances indéfinissables, dont la plus grande est peut-être d’oublier tout, jusqu’à soi-même. Le second est heureux de vivre, heureux d’être et non de rêver. Ses joies, moins violentes, sont cependant préférables parce qu’elles sont vraies et naturelles.

Mais là s’arrête le parallèle que l’on peut établir entre le morphinomane et le débauché. En effet, supposez que le morphinomane, s’apercevant un jour que sa vie n’est qu’un songe, tente de revenir à la réalité. Quel est alors son réveil ? Il voit son corps qui tombe en pourriture, il frémit d’horreur, ses os claquent et il demande la mort au poison auquel il avait demandé la vie. Le débauché au