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— En douterais-tu ? fit la vieille effrayée.

— Non pas ! répondit Jacques vivement, mais sans conviction.

Et il reprit, abandonnant un sujet qu’il lui était douloureux d’approfondir :

— Ce qui est certain, c’est que désormais, ma chère maman, je ne te quitterai plus. Nous vivrons ensemble. Je suis fort, je suis bien portant, en un mot j’ai tout ce qu’il faut pour diriger tes hommes et m’adonner moi-même aux travaux de la terre. Entre mes mains, la ferme rapportera cent pour cent !

La vieille sourit :

— Tu n’as point changé, mon Jacquot : toujours ambitieux !

— Peut-être ! Mais avant d’être un bon fermier, je serai un bon fils. Tu verras, ma bonne maman, comme je te soignerai bien.

— Que j’aime à t’entendre parler ainsi !

Et Jacques, chez lequel s’agitait toujours, même aux heures les plus calmes de sa vie, le désir tumultueux de faire plus et de faire mieux, après avoir dans son imagination décuplé les revenus de la ferme, la voulait maintenant reconstruire :

— À côté de la chaumière, qui n’est pas