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PAR LES FEMMES.

maison est respectable, aussi vrai que je suis Mme Adélaïde Grandgoujon, veuve d’un officier supérieur, mort au service de l’empereur.

— Allons, fit une voix légèrement ironique, voilà Mme Adélaïde qui va encore se mettre en colère !

La personne qui avait prononcé ces mots, était un jeune homme d’une vingtaine d’années : il avait une serviette sous le bras. En passant devant Jacques et la patronne, il ôta le large feutre qu’il portait crânement incliné sur l’oreille et il sourit. Sa chevelure était blonde et lui tombait jusqu’à la nuque : ses yeux étaient bleus, d’un bleu limpide et profond comme celui de la mer.

Il décrocha une clef, suspendue à un clou à côté de plusieurs autres et disparut dans l’escalier.

— Bonsoir, monsieur Victor ! lui jeta Mme Adélaïde sans rancune.

Et s’adressant à Jacques :

— En voilà un brave garçon ! Oh ! c’est bien la crême de mes locataires : il passe ses journées à travailler, sa conduite est irréprochable. Jamais on ne l’entend se plaindre, ni réclamer quelque chose. Il rentre exactement pour les repas. Ce n’est pas comme ce vieux