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PAR LES FEMMES.

dans la haute société par la grande porte de l’église.

Et Jacques Dubanton se réjouissait.

Il se réjouissait trop vite. Il avait oublié à qui il avait affaire. Le vieux Barnesse, soit qu’il fût peu soucieux d’avoir son associé pour commensal, soit qu’il eût flairé un piège, n’invita plus le jeune homme chez lui.

— Maintenant qu’il a goûté mon vin et qu’il l’a trouvé bon, se disait-il, qu’il me fiche la paix !

Le loup vorace était aux prises avec un renard madré.

Les jours passèrent, les semaines, les mois. Jacques attendait toujours une invitation, quelquefois même la provoquait habilement. Sa patience et ses efforts furent vains. Cette contrariété, qu’il n’avait pas prévue, ne fit d’ailleurs qu’affirmer son projet en aiguisant sa rage.

Un jour, comme il demandait à Barnesse des nouvelles de Jane, le vieux lui répondit :

— Elle va bien, je vous remercie. Toujours très occupées, vous savez, les jeunes filles de notre monde !…

Et, en disant ces mots, il cligna malignement les yeux et regarda le jeune homme.