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PAR LES FEMMES.

ne la redoutait nullement. Il était possible, après tout, pensait le jeune homme, que Jane Barnesse ne devînt pas sa femme ; mais à coup sûr, elle ne serait jamais celle du duc de Valcerte. « Ne possédé-je pas des preuves irrécusables établissant le honteux commerce auquel se livre Barnesse ? Ne suis-je pas dans tous les secrets de ses combinaisons ? Ne puis-je pas, quand bon me semblera, les divulguer ? Il me suffira de parler, d’accuser et de prouver. »

Toutefois, son intention était de n’user de cette arme dangereuse qu’à la dernière extrémité. Il eût été peu politique de sa part de couler Barnesse, sans raison. En effet, Barnesse était pour lui la seule entrée possible dans le monde : il devait donc le ménager aux yeux de tous ; s’il le déshonorait, par le fait même il s’interdisait de pénétrer dans le monde, dans ce monde, unique rêve désormais de sa pantagruélique ambition. En cas d’échec seulement et pour se venger, il empêcherait le mariage de Jane avec le duc de Valcerte en rendant publics certains détails de la vie de Barnesse qu’on ignorait. Pour le moment, sa ligne de conduite était ainsi tracée : séduire la fille, l’épouser et entrer