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PAR LES FEMMES.

IV

Jacques Dubanton n’avait rien moins imaginé que de séduire Jane Barnesse.

— Si je lui plais, pensait le rusé personnage, son père sera bien forcé de m’accepter pour gendre. Oserait-il jamais refuser de donner à sa fille le mari qu’elle convoiterait et qu’elle choisirait ? Les caprices de cette petite ne sont-ils pas toute la volonté du vieux ? D’ailleurs, une contrariété en matière d’amour pourrait être mortelle pour la jeune fille : son cœur n’est déjà pas si solide et le vieillard le sait trop bien pour l’oublier jamais.

Ainsi pensait le jeune misérable. Il escomptait, pesait, supputait toutes les chances de succès qu’il avait dans son jeu et qui, toutes, reposaient sur la naïveté et la faiblesse physique d’une jeune fille, sur la faiblesse morale et l’affection d’un père pour son enfant.

« Toute la question, se résumait-il, est donc de séduire Jane Barnesse ». Et il se frottait