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PAR LES FEMMES.

— Vous êtes exact, mon cher ami.

Et se tournant vers la jeune fille, il ajouta :

— Jane, je te présente M. Dubanton.

Le jeune homme s’inclina jusqu’à terre et sourit le plus gracieusement qu’il pût. La jeune fille le regarda, répondit à peine par un coup de tête bref et, ayant baissé les yeux, elle continua de travailler.

— Ah ! diable !… pensa Jacques, elle a l’air un peu fier, la petite !… Mais fichtre ! elle est rudement jolie !

Il entama aussitôt la conversation qu’il fit bien vite glisser sur un sujet susceptible d’intéresser Mlle Barnesse. Il avait entendu dire qu’elle aimait les chevaux à la passion, qu’il n’y avait pas pour elle de bonheur comparable à celui de se sentir emporter à toute allure sur un cheval frémissant, de s’abandonner à lui en une course folle, désordonnée, pareille à celle de ces animaux fantastiques dont les chevaliers merveilleux se servaient en guise de montures.

Il lui dit qu’il possédait dans ses écuries un cheval dont la crinière et la queue balayaient le sol, dont la robe était comme son cœur, de feu, qui avait des jarrets d’acier, un coursier