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PAR LES FEMMES.

en bleu foncés, et dans chacun des carrés qu’elles formaient étaient encastrées, vieil or et d’azur, les armoiries des preux dont les portraits en pied couvraient les murailles.

Jacques, dès le premier regard qu’il jeta dans cette salle, fut saisi par la sobre richesse de ce style classique, harmonieux, si différent de celui, criard, clinquant, tapageur, des appartements de femmes où il avait l’habitude de fréquenter.

Il se dirigea tout droit vers M. Barnesse qui, assis à la grande table, lisait des journaux. En face de lui, sa fille faisait de la broderie. Elle était blonde et pâle de teint. Elle avait de grands yeux bleus qu’ombrageaient de longs cils plus frêles que des fils de soie ; son visage avait la finesse d’une miniature et la régularité d’un camée antique. On eût dit, tant au premier abord elle semblait imprégnée d’un parfum de grâce mystique, que c’était une des vierges peintes sur les grands vitraux et les regards tout naturellement cherchaient parmi ses compagnes la place qu’elle occupait et d’où elle était descendue.

Le vieillard releva la tête, posa son lorgnon et son journal, et tendit la main à Jacques Dubanton.