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PAR LES FEMMES.

machiavélique qui lui paraissait devoir réussir. C’était lui qui prêtait, en sous-main, les sommes considérables dont le jeune homme avait besoin. Or, la débâcle était proche, c’est-à-dire le moment où le duc allait être ruiné. Ce jour-là, le vieux chenapan de Barnesse surgirait de l’ombre, comme un bandit, irait trouver le descendant des maréchaux de Valcerte et lui tiendrait à peu près ce langage :

— Monsieur le Duc, je me suis fait un point d’honneur de sauver l’un des plus beaux noms de France ; vous aviez en circulation des valeurs portant votre signature et représentant quelques millions. Sachant qu’il vous était impossible de les payer, je les ai achetées. Monsieur le duc de Valcerte, toutes vos dettes sont entre les mains de votre serviteur.

Le reste, pensait Barnesse, irait tout seul. Un homme qui rachète trois ou quatre millions de dettes ne peut être un mauvais beau-père. Comment le jeune duc pourrait-il refuser la main de Mlle Barnesse. Il lui suffirait d’ailleurs de la voir pour en tomber amoureux fou ! Et Jane Barnesse deviendrait ainsi duchesse de Valcerte.

Tel était le rêve de l’ambitieux vieillard. En