II
Jacques n’était jamais venu à Paris. Quand il débarqua, seul avec sa valise, à la gare d’Orléans, il reçut l’impression que ne peut manquer d’éprouver toute personne qui pour la première fois entre dans la grande capitale. La cohue l’ahurit, le brouhaha de la foule l’étourdit. Il demeura quelque temps immobile, ne sachant de quel côté diriger ses pas, ne se demandant même pas où les porter, abruti. Quand la réflexion lui revint, il comprit qu’il était dépaysé, abandonné au milieu de cette multitude d’étrangers. La peur s’empara de lui, son cœur se serra : il se prit à regretter le foyer paternel, les siens, et les larmes lui vinrent aux yeux.
Pourquoi était-il parti ? Que venait-il faire à Paris ? N’était-ce pas de sa part insensé que de vouloir percer parmi cette foule innombrable, indifférente, hostile peut-être. En vain cherchait-il un visage ami : il lui semblait que