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PAR LES FEMMES.

mettre les pires folies, et dans les yeux ce regard qui vaut toutes les éloquences, elle conduisit le jeune homme dans sa chambre.

Oh ! le joli nid d’amour, que cette chambre tapissée de couleurs fraîches, chaudement calfeutrée, discrètement éclairée ! C’est là, dans ce cadre délicieux, parmi les dépouilles de bêtes qui jonchaient le sol et faisaient à ses pieds mignons un moëlleux tapis, que la courtisane, laissant négligemment tomber le voile de gaze qui la recouvrait, apparut, aux yeux émerveillés du pauvre étudiant, nue, toute nue, telle Phryné devant l’aéropage.

— Allons, dit-elle, le voyant immobile. Allons ! Me laisserez-vous coucher toute seule !

Jacques, en proie au trouble le plus violent, commença à se déshabiller, machinalement. La courtisane l’observait et s’amusait de ses gestes embarrassés. Tout à coup, elle fit un joyeux éclat de rire.

Confus, de plus en plus décontenancé, Jacques lui demanda ce qui la mettait ainsi en gaieté.

Elle lui fit signe de s’approcher et, ayant pris dans ses doigts la médaille qu’il portait au cou, la médaille de la Vierge que sa mère lui avait remise avant son départ :