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PAR LES FEMMES.

— Je n’en ai pas, Madame.

— quoi bon mentir ?

— Je vous dis la vérité.

— Ah !

Elle se tut.

Ce fut au tour de Jacques d’examiner attentivement son interlocutrice, qui jusqu’à présent s’était trop occupée de lui, pour qu’il eût le temps de s’occuper d’elle.

Il la trouva adorable, tout simplement, sans un défaut, parfaite. Aux yeux inexpérimentés d’un garçon de vingt ans, la femme est belle ou laide, aimable ou antipathique ; elle plait ou déplaît : c’est un bloc. Le tout jeune homme n’y peut encore distinguer les infinies ciselures qui font de la femme le plus beau, le plus curieux des objets d’art, le plus complexe aussi. Il ne les découvrira que plus tard quand son intelligence, aiguisée par la comparaison, sera plus mûre, plus expérimentée, plus raffinée.

Toutefois, et bien que Jacques Dubanton n’eût encore à son service qu’un jugement assez superficiel, comme il était observateur, il ne tarda pas à deviner chez cette femme quelque chose d’anormal.

— Pourquoi me demandez-vous si j’ai une maîtresse ?