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PAR LES FEMMES.

rateurs, est seule. Elle a bien cherché, il est vrai, tout autour d’elle, à qui jeter son cœur ; elle a même… essayé quelques-uns des fêtards qui l’entourent, mais elle n’a rencontré que des blasés et des ingrats, qui l’oubliaient pour la première venue.

Elle en était là de ses amères réflexions, quand tout à coup ses yeux s’illuminèrent : un sourire se posa sur ses lèvres carminées qui s’entrouvrirent, mais il disparut comme il était venu. Elle poussa un soupir et murmura, désappointée :

— Il a l’air bien naïf !

Le doigt sur la lèvre, le front légèrement plissé, elle songeait.

De nouveau son visage subitement s’épanouit. Elle frappa joyeusement ses mains l’une contre l’autre.

— Après tout, la naïveté, c’est quelque chose qui se perd facilement, mais qui ne se retrouve plus. Mieux vaut donc l’avoir, quand cela ne serait que pour s’en débarrasser. Oui, cela fera un gentil petit amant, pas gênant et que toutes les femmes m’envieront ; il est neuf, je le formerai pour moi et il n’aimera que moi !

Et quelques minutes plus tard, tandis qu’elle