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PAR LES FEMMES

— Babylone !… répéta d’un ton plein d’effroi le père Adrien qui n’avait pas compris.

Le curé, assez satisfait de l’effet qu’il venait de produire, vida sa tasse d’un seul trait et poursuivit, s’adressant à Jacques :

— Tu rencontreras sur ton chemin des tentations de toutes sortes. Tu auras à lutter. La prière sera pour te défendre la meilleure arme ; souviens-toi de ces paroles de l’Apôtre : « Dieu nous fera tirer avantage de la tentation, en nous donnant des forces pour la surmonter ».

— Jacques est un brave garçon, interrompit le père Adrien, qui n’aimait pas les sermons, et je suis sans crainte sur le chapitre des tentations dont vous parlez, notre curé. C’est bon pour les galvaudeux des villes, qui n’ont point de plomb dans la cervelle, mais pour un gars de la campagne, trempé comme notre Jacquot, allons donc !… Vous verrez, vos tentations, s’il ne saura pas les envoyer promener et si le fils du père Dubanton ne peut pas vivre en honnête homme dans la… la… Comment que vous l’appelez déjà ?…

— Babylone, fit le curé.

— C’est ça. Pas, mon Jacquot, que tu seras toujours un honnête garçon !