Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
PAR LES FEMMES.

Cette fois, il se précipita, ramassa cette fortune et la mit dans sa poche. Huit louis !… Cent soixante francs ! Il avait gagné cent soixante francs sans savoir comment !

Alcinde annonça alors qu’on allait danser et, qu’après le bal, on souperait par petites tables. Un orchestre, dissimulé dans un bouquet de fleurs, commença de se faire entendre.

Jacques qui n’avait pas l’habitude de veiller, dont les jambes flageolaient et qui d’ailleurs ne savait pas danser, profita du remous que produisit l’annonce du bal pour s’esquiver.

Il descendit l’escalier, faisant gaiement sauter ses huit pièces d’or dans sa poche, les comptant et les recomptant. Il demanda son paletot au vestiaire, fit de la monnaie et donna un franc au domestique qui s’inclina et dit :

— Merci, Monsieur le comte !

Il aurait de bon cœur donné tout ce qu’il possédait pour que Victor se trouvât là.

Sur le seuil de la porte, il s’arrêta afin de laisser passer un homme d’un certain âge, à barbe blanche, décoré, qu’il avait remarqué pendant la soirée. L’étranger le remercia et lui dit en souriant :

— Vous êtes comme moi, Monsieur, ces fêtes vous laissent froid.