Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/108

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
PAR LES FEMMES.

les yeux sur lui, il baissait les siens et rougissait.

De temps à autre, une femme passait près de lui, tout contre lui, le frôlait, et de ses épaules nues une vague de parfum s’échappait, grisante. C’était comme une vision éblouissante de clarté qui disparaissait bientôt en un froufroutement de soie.

Non loin de Jacques, quatre hommes s’entretenaient et paraissaient discuter avec chaleur. Il pensa qu’ils devaient parler politique, et, curieux de connaître leurs opinions, il s’approcha d’eux discrètement. Il tendit l’oreille et essaya de saisir ce qu’ils disaient, mais il dut vite y renoncer, bien qu’ils parlassent français et que les mots parvinssent distinctement à ses oreilles. C’est qu’à Paris, chaque classe de la société — et elles sont innombrables — a son idiome particulier, et celui dont se servaient ces gens, Jacques ne l’entendait pas.

Au milieu du groupe se tenait, bien cambré dans un habit qui lui dessinait avantageusement la poitrine et lui amincissait la taille, un jeune homme, lequel pouvait avoir dans les vingt ou vingt-deux ans tout au plus. Il avait les cheveux blonds, séparés par une raie