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PAR LES FEMMES.

être, mais comme une volupté troublante : elle était plus qu’aimable, elle était divine. Bref, la comédienne que Jacques n’avait encore vue que dans la vie privée, était aujourd’hui en scène.

Des hommes en foule se pressaient autour d’elle ; il y en avait de toutes les espèces, de vieux, de jeunes, de beaux, de laids, tous d’une élégance raffinée. Elle les écoutait tous, répondait à chacun, agréait les flatteries et les louanges, et distribuait, de-ci, de-là, non sans savoir à qui, ce sourire de femme, énigmatique et troublant, qui promet tout et n’engage à rien.

Dans un coin, à l’écart, Jacques Dubanton regardait. Il regardait avec avidité de tous ses yeux émerveillés, éblouis. Jamais, même dans ses rêves d’ambitieux les plus insensés, il n’avait imaginé une pareille abondance de richesses, une semblable orgie de luxe.

— Voilà bien, pensait-il, ces femmes étranges que mon imagination me représentait, divinités infernales dans des palais d’or !

Il les admirait toutes, sans en pouvoir détailler une seule, et cependant ses regards s’arrêtaient de préférence et plus longuement sur Marguerite Alcinde. Mais dès qu’elle levait