Page:Pierre Corrard - Par les Femmes, 1902.pdf/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
PAR LES FEMMES.

XI

Une foule élégante envahissait les somptueux appartements de Marguerite Alcinde. Tout un essaim de jolies femmes, parées d’éclatantes toilettes, allait, venait, tourbillonnait, bourdonnait, telle une ruche d’abeilles. Souples et gracieuses, le regard amoureux par habitude, la lèvre ardente, les courtisanes, les épaules couvertes de gemmes étincelant sous les lustres, semblaient à peine effleurer le parquet de la pointe de leurs escarpins d’or.

Plus belle entre toutes ses compagnes, Marguerite Alcinde faisait les honneurs de son salon, mais c’était ce soir-là une Alcinde toute différente de celle qu’avait entrevue Jacques lors de sa courte visite. Elle avait dépouillé toute simplicité, mais la fierté, la majesté même dont elle semblait s’être drapée comme dans un manteau de cour, elle la portait sans affectation, naturellement. Ce n’était plus seulement de la grâce qui s’exhalait de tout son