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PAR LES FEMMES.

Quelques minutes s’écoulèrent au milieu d’un grand silence. Victor, en apercevant son camarade, avait souri, mais il n’ouvrit pas la bouche. Et l’on n’entendait que le bruit métallique des fourchettes et des couteaux frappant sur les assiettes, tandis que, de temps à autre, à la dérobée et successivement, tous les yeux inquiets se portaient sur Dubanton.

Madame Adélaïde, au nom de ses pensionnaires, crut devoir demander ce que signifiait cette tenue.

— Je vais au bal, répondit Jacques assez sèchement.

Mais la veuve de l’officier supérieur entendait savoir exactement ce qui se passait dans sa maison, et ne reconnaissait à aucun de ses hôtes la liberté d’aller quelque part, sans qu’elle en fût préalablement avertie.

Elle insista donc :

— Où ça, au bal ?

Chez un de mes parents ! riposta Jacques Dubanton.

Du coup, l’étonnement se changea en une respectueuse admiration : M. Dubanton avait une famille qui donnait des bals !… Fichtre !…

Flora, qui avait ramassé les débris de son