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PAR LES FEMMES.

sachant quoi faire, commença, de s’habiller. Une heure plus tard, quiconque fût entré dans sa chambre, l’eût trouvé en habit, soigneusement assis sur le bord d’un fauteuil, tout droit parce qu’il redoutait en s’appuyant de froisser son vêtement, les jambes allongées afin de ne point détruire le pli de son pantalon neuf, les manchettes légèrement glissées sur les bras, dans la crainte de les salir.

Il lisait, ou plutôt il tenait un livre entre les mains, mais ses regards ne tombaient pas sur le livre, attendu qu’il avait un col très haut et qu’il lui était impossible de baisser la tête.

Dans cette position, il attendait, sans un mouvement, que sonnât l’heure du dîner.

Elle sonna enfin.

Il descendit. Quand il entra dans la salle à manger, où tous les convives étaient déjà réunis, ce fut une exclamation générale, étouffée. Flora laissa échapper une assiette qu’elle tenait à la main et qui se brisa en mille morceaux. Mais personne ne le remarqua, tant était profond l’étonnement causé par l’apparition du jeune homme en habit.

— Qu’ils sont bêtes !… pensa Jacques : ils ne connaissent pas les usages du monde !