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PAR LES FEMMES.

sanes !… Courtisanes !… Toutes les splendeurs de l’antiquité, toutes les richesses de l’Orient, ce mot mystérieux et magique les évoquait à son esprit, et chaque fois qu’il le prononçait, ses oreilles percevaient comme le tintement joyeux de grelots d’or, comme le clair gazouillis de diamants qui ruissellent.

Il ne s’endormit que sur le matin, épuisé par une insomnie fiévreuse.

Il se réveilla fort tard avec un grand mal de tête et passa la journée à rêver.

Avant le dîner, il se rendit chez son tailleur et s’informa de son habit. Il l’aperçut étalé sur une table, en pièces éparses, et il en fut indigné. On le calma, on le rassura, on lui affirma que tout serait prêt le lendemain, dût-on passer la nuit à travailler. Il rentra rue d’Ulm, tout à fait rasséréné.

En quarante-huit heures, Jacques connut à peu près tous les sentiments qu’un homme peut éprouver : la joie, la tristesse, la colère, la crainte, l’ennui, le désespoir, l’impatience et l’ivresse.

Enfin le jour tant attendu arriva. À deux heures, l’étudiant se rendit à l’école de droit, assista à un cours d’où son esprit était absent, rentra à quatre heures à la pension et ne