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PAR LES FEMMES.

X

Jacques Dubanton passa une nuit très agitée. Son imagination ne cessa de folâtrer. Il lui semblait qu’un rideau allait se déchirer devant ses yeux, qu’un spectacle féérique lui allait apparaître et la fièvre de l’impatience le dévorait. Les minutes lui semblaient des heures, les heures des siècles. Il se coucha, essaya de dormir, se releva bientôt. Il alluma une cigarette, marcha de long en large pendant quelques instants, avala un verre d’eau, puis se recoucha. Ne parvenant pas à dormir, il voulut lire. Mais il n’avait sur sa table que des livres de droit. Des livres de droit !… alors que trottait par sa tête tout un monde échevelé de chimères !… Il se répétait : « Je vais voir des courtisanes ! » Des courtisanes ! Ces êtres mystérieux, moitié femme et moitié démon, que de tout temps et dans tous pays, ont chantés les poètes, qui de tout temps ont papillonné autour des trônes !… Courti-