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LA VIERGE DE LA VALLÉE

Elle était fille d’un matin d’été,
Et sa mère, c’était la brume
Qui pait le fond du val en liberté,
Que l’aube en s’habillant parfume.

Sa chair était d’air frais, candide et pur,
Que rosait la moindre surprise,
Son regard un frémissement d’azur
Et son haleine un peu de brise.

Sa chevelure en vague sur son dos
Etait un flottement de soie,
Et sa taille avait des gestes très beaux
Comme l’herbe quand elle ploie.