Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ELLE EST DEBOUT, EN NOIR…

Elle est debout, en noir. Hors ce voile attristé,
Se dresse la splendeur de ses épaules nues
Qui chantent, note claire, en de l’obscurité.
— On évoque les chairs que les bras ont tenues.

D’une voix monotone et qui rythme les vers,
Elle dit, les yeux ne fixant rien, des choses vagues.
Sa bouche, humide fruit, se crispe de travers.
La pièce est pleine de parfum. L’esprit divague.

Elle, bien que vibrant, a le masque sans jeu
D’un être stupéfié sur un spectacle ultime.
Et ses regards lointains, verdâtres et songeux,
Semblent, traversant del’éther, venir d’abîmes.