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LES DIALOGUES INTIMES

MOI

J’ai, surgissant soudain, fauves, des turbulences,
Des bonds prodigieux de troupeaux qui s’élancent ;
Puis de mornes langueurs succédant à cela
Ainsi qu’à des flots fous de grands océans las.
J’ai des ailes de rêve, immenses, mais que brise
D’une caresse qui passe, la moindre brise.
Et je vais égaré sans savoir où je vais,
Ignorant du chemin, s’il est bon ou mauvais.

MON MOI

Fou !… Contemple-moi donc !… Insensé qui me portes,
A ma voix, confiant, que n’ouvres-tu ta porte.