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JE N’OUBLIERAI JAMAIS CE QUE M’ONT DIT VOS YEUX !

Je n’oublierai jamais ce que m’ont dit vos yeux !
Ce que m’ont dit vos yeux subitement sincères,
Dans le petit chemin qui monte et qui se serre
Au flanc de la colline en ruban broussailleux.

Ce que pendant vingt ans il vous a plu de taire,
Ce que personne n’a seulement soupçonné,
En ce soir attiédi d’automne à peine né,
Vous l’avez par oubli laissé tomber par terre.

Et moi, pieusement, je me suis incliné,
Et je l’ai ramassé, ce secret que je porte,
Et je l’ai ramassé, tout comme une fleur morte,
En vous disant merci de me l’avoir donné.